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Martin Arnold: Aberrare

by Quatuor Bozzini

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1.
2.
Liquidambars 11:36
3.
Slew & Hop 12:33
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7.

about

CQB 1112_NUM

FR//

Je crois que mon activité fondamentale en tant que musicien est l’écoute, particulièrement celle de la musique. Et toute musique à la création de laquelle je participe émane de cet acte. Que puis-je dire de mes propres compositions, en les écoutant sur ce CD? Il est évident que la mélodie m’importe beaucoup. J’aime la mélodie, qu’elle soit seule, en duo, en groupe, ou combinée de toutes les façons imaginables: monodie, homophonie, polyphonie ou hétérophonie. J’adore la mélodie; par contre, les thèmes, les sujets (principaux ou secondaires), les motifs (en particulier ceux du type leit — comme dans leitmotive), ou les phrases (du moins, quand elles sont fidèles à leur étymologie grecque — phrazein qui signifie s’exprimer, déclarer, etc.) ne m’intéressent pas. Je n’ai aucun désir de raconter une histoire à travers les mouvements de ma musique, et je ne suis donc pas attiré par les mélodies qui s’affichent et se développent à la façon d’un personnage. C’est la continuité qui m’importe, pas la progression. J’aime la musique qui n’arrête jamais. Pendant que mon oreille imaginaire (ou mon imagination auditive) se promène dans ce continuum, mon attention se tourne vers un détail — comment la mélodie parvient-elle à suivre les méandres de ce continuel instant présent, de ce «maintenant» qui ne se soucie aucunement de savoir où les choses s’en vont, ou ce qu’elles deviennent? La mélodie dont on parle n’est pas seulement une succession de notes, elle est également une texture, précise ou non, qui se déploie, et se replie. Je ne cherche toutefois pas à en éclairer les détails trop violemment: pas de surlignage à gros trait! Dans ma dérive sonique, je veux trébucher sur le détail en passant. C’est de cette façon que j’évite l’influence que peut avoir sur moi les musiques que j’écoute: musiques traditionnelles variées, musique polyphonique de la fin du XIVe siècle (ars subtilior — l’art subtil) ou encore instrumentale pré-élisabéthaine. J’écoute de la même façon la musique de Mahler, dans ses mouvements lents (et j’entends beaucoup de subtilior malhérien dans mon Liquidambars). J’entends aussi de la musique de danse sur ce disque, la danse étant l’une des formes d’écoute co-créative que je préfère. Je suis heureux de ne pas avoir à composer la plus grande partie de la musique qui me pousse à danser: plusieurs autres le font très bien. Mais mon corps réagit aussi à ma musique: il oscille, glisse, tourne légèrement sur lui-même (mais bondit rarement) et parfois se met à valser. La danse est aussi une forme d’écoute qui n’inclut pas la nécessité de comprendre. Après avoir écouté ma musique, le compositeur et théoricien Antoine Beuger, de l’ensemble Wandelweiser, m’a envoyé un lien menant à l’essai de Walter de Maria intitulé Meaningless Work. Il s’agit d’un lien fécond: je vous le transmets donc: artnotart.com/fluxus/wdemaria-meaninglesswork.html. Décider qu’une œuvre d’art dénuée de sens l’est vraiment relève finalement du choix de l’individu qui la contemple. En 1987, l’artiste visuelle Barbara Kruger a dit: «Comment soutenir une œuvre qui n’est pas exemplaire, mais seulement différente?» Ces propos m’ont encouragé. En évitant l’exemplarité, je reste à l’écoute des petites nuances, des subtiles variations, de ce genre de différence que l’on retrouvera ici, je l’espère.

— Martin Arnold

/////

EN //

I think of my fundamental activity as a musician as listening, especially to music. And any music I might take part in making flows out from listening. So what can I say about my compositional practice listening to the music on this CD? It’s clear that I care about melody. I love melody: one on its own or two or more combined in any imaginable manner-monody, homophony, polyphony and heterophony. I love melody; but I’m not concerned with themes, subjects (first or second), motifs (especially of the leit variety), or phrases (at least when they display their Greek root-phrazein: "to tell, express, declare"). I am not at all interested in tracing narrative onto the movement of music and so I’m not interested in melodies that assert themselves as characters that develop. I care about continuation, not progression. I love music that continues; but, as my listening imagination moves through this continuum, it’s the detail that engages me, the specificity of how the melody meanders within the perpetual, continuing present; present because I’m not concerned with where things are going to go, what they’re going to become. And melody here isn’t just a succession of pitches; it’s texture-intentional and indeterminate-folding and unfolding. But I don’t want the detail to be declared-no quotation marks around anything, no underlining; I want to stumble on it on my sonic dérive. I think my work openly evinces the influence of other music I listen to in this way: various traditional folk musics, late 14th century polyphony (the ars subtilior; the subtle art); pre-Elizabethan consort music. But I listen to a lot of slow Mahler this way as well (and I hear a lot of Mahler subtilior in Liquidambars). I also hear the music on this CD as dance music. Dancing is one of my favourite forms of co-creative listening and fortunately I don’t need to compose most of the dance music that powerfully moves me-it’s well taken care of by others. But my body does move to this music; it staggers and slips and lightly slews (though only rarely hops) and sometimes waltzes. Dancing is also a form of listening that doesn’t need to embrace the concept of understanding. In response to my music Wandelweiser composer/theorist Antoine Beuger sent me a link to Walter de Maria’s essay Meaningless Work. There’s a productive connection there so I’ll pass it on to you: artnotart.com/fluxus/wdemaria-meaninglesswork.html. "Whether the meaningless work, as an art form, is meaningless, in the ordinary sense of that term, is of course up to the individual." In 1987 visual artist Barbara Kruger said: "How can we encourage work that is not exemplary but merely different?" That encouraged me. And in eschewing the exemplary I listen for little differences, subtle differences, the kind of difference I hope you find here.

— Martin Arnold

credits

released January 1, 2011

Composer: Martin Arnold

Performers: Bozzini Quartet:
Isabelle Bozzini — cello
Stéphanie Bozzini — viola
Charles-Étienne Marchand — violin
Clemens Merkel — violin

Cover image: Dominique Lämmli

Graphic design: Fabrizio Gilardino

license

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Collection QB Montreal, Québec

With its Collection QB, the Quatuor Bozzini gives life to the diverse aesthetics of our time. The music in this collection forms a continuous line: without imposing an aesthetic stance, these discs follow a deep yet ineffable continuity of purpose. Each disc is a window, an opening into a singular world: the soul of a place, a common artistic language, or the distinct vision of an artist. ... more

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